[Boutique] Les Tuniques S

Après sa visite chez Balkar, Athel était parti en quête, à la fois de vêtements neufs mais également de commercants à qui il pourrait proposer ses services. C'est donc tout naturellement qu'il arriva devant la boutique des tuniques S. Sur le panneau, la remarque concernant le vol attira l'attention d'Athel. Il n'avait jusque là pas entendu parler de voleur dans le coin. Pourtant étant donné sa situation, le risque de vol était à prendre en compte, mais pour le moment ce n'était pas encore un problème.

Il regarda avec attention les vêtements proposés dans la vitrine. l'ensemble en Lin de sagesse inférieure lui paraissait très approprié. Bien entendu le prix n'était pas négligeable mais Athel souhaitait devenir un peu plus présentable, ce qui était indispensable aux affaires.

Il entra dans la boutique et attendit qu'un vendeur vienne le voir tout en observant à droite et à gauche les vêtements exposés.

A l'entrée d'Athel, une clochette retentit. Il put observer quelques instants les vêtements de la facture d'Arasûl, de motifs, couleurs et tailles variés. L'Elfe Sylvain se montra bientôt aux yeux d'Athel, un sourir aux lèvres à l'idée d'avoir un nouvau client. Il préféra attendre quelques instants avant de parler, puis inspira, et annonça enfin à Athel, don t il ne connaissait pas encore le nom :

Arasûl : Bienvenue aux Tuniques S ! Puis-je vous aider ?

La phrase habituelle, sans grande imagination, reprise par maints marchands ; mais si elle était célèbre, c'était que la fomule ne rebutait aucunement les clients. Bien que certains disaient cette phrase d'un ton faussemet enjoué, la volonté d'Arasûl teintait sa voix de sincérié. Il attendit les éventuelles demandes du client pour mieux répondre à ses attentes. Il regarda les étiquettes prx de ses propres créations, et ne put s'empêcher d'avoir un pincement au coeur à l'idée de ces prix, gonflés par le nouvel impôt de la Reine.

Il observa un instant celui qui venait de lui adresser la parole. Il fut surpris lorsqu'il reconnut enfin que c'était un elfe qui se tenait devant lui, il en avait vu assez peu jusque là. Il lui adressa un sourire aimable et répondit.

Bonjour, J'aimerai m'acheter de nouveaux vêtements et cet ensemble en Lin m'intéresse. Cependant j'aimerai savoir s'il est possible d'y ajouter quelques nuances de bleu sur la chemise et un peu de cuir.

Athel avait une idée assez précise du vêtement qu'il voulait mais il ignorait si le marchand pourrait le faire pour lui, et si oui, à quel prix.

[HRP/ Pour indication, le vêtement que j'ai en tête est celui que porte mon personnage sur l'avatar. /HRP]

Arasûl observa l'ensemble en lin quelques instants, afin de visualiser les désidératas de son client. Pour les nuances de bleu, aucun problème, mais quant au cuir... Ca coûterait plus cher que du tissu, mais il pourrait s'arranger. Encore fallait-il qu'il ne fasse aucune erreur, il n'avait pas l'habitude de travailler ce matériaux. Son regard et son sourire furent remplis d'hésitations quelques instantes, puis de coups-d'oeils passant de l'habit jusqu'au client, il déclara finalement :

Arasûl : Ca devrait être possible, bien qu'il serait peut-être mieux... que le cuir ne fasse pas partie intégrante du vêtement... Euh, avez-vous une idée plus précise de ce que vous désirez ? La difficulté de réalisation dépendra de ce que vous voulez en cuir -comprenez-moi, je manie plus souvent le tissu que le cuir. Aussi, je vais plutôt vous recréer ce vêtement... Ca prendra peut-être plus de temps, mais c'est financièrement meilleur... Ceci dit, je n'aurais une idée du prix qu'une fois ma création terminée.

Il réfléchit encore à la situation. Oui, un ensemble en deux parties serait certainement plus joli, confortable et pratique. Si c'était pour faire une armure légère, la possibilité de l'enlever serait probablement bien pratique en ville.

Athel écouta attentivement les propos du jeune couturier. Il eut l'impression de s'être assez mal exprimé et s'empressa de corriger cette erreur.

Pardonnez moi, je n'ai pas été très précis. J'aimerai simplement avoir des brassards de cuir et peut être une épaulière. Mais rien qui ne fasse partie intégrante du vêtement. Je suis marin et le frottement des cordages sur les avant-bras m'a déjà laissé de mauvais souvenirs. C'est pour m'en protèger surtout que je pensais à cela. Quant au prix, même si j'ai l'intention de le devenir, je ne suis encore pas très riche.

Sa dernière remarque le fit sourire. Il était peut être prétentieux mais pour sa part, il considérait comme nécessaire d'avoir un peu d'ambition.

Arasûl écouta les demandes du client. Il visualisa dans le même temps la tenue, jusqu'à en obtenir une satisfaisante. Il évalua le tissu requis, la quantité de cuir... Il devrait sûrement s'en procurer avant de commencer. Il prit de quoi dessiner, et il traça un croquis de vêtement. Une tenue aux teints bleus, des brassards de cuir et une épaulière sur le côté gauche -avec une sorte de ceinture pour l'attacher, afin d'avoir la possibilité de l'enlever-, et au centre de la chemise, un cheval.

Arasûl : Oui, c'est normal de vouloir la fortune. Pour votre vêtement, je crois avoir trouvé un modèle... Voici... Ca devrait prendre quelques jours : trouver le cuir, fabriquer les objets... Cela vous satisfait-il ?

Le jeune homme regarda le croquis que venait de réaliser Arasûl. Il acquiesça d’un signe de tête et rendit son dessin à l’elfe.

Oui c’est exactement ce à quoi je pensais. Mais je vous le dit d’avance je ne pourrais guère offrir plus de 40 pièces d’or.
Enfin ceci étant dit, je ne suis pas venu vous voir exclusivement pour cela. J’ai pour projet de faire le commerce de certaines denrées. Dans votre cas, pour vos tissus et autres matériaux, je pourrais être en mesure de vous fournir. Cependant je n’ai encore pas assez d’argent pour que mon projet voie le jour.

Il allait aborder un aspect plus délicat et bizarrement il décida de dire sans détour ce qu’il avait à dire.

J’aimerai vous proposer, disons de commander les tissus dont vous avez besoin, tout en payant par avance.

Arasûl réfléchit quelques instants. Un fournisseur de tissu ? Il n'en avait pas, et ses réserves allaient commencer à s'épuiser. Finalement, celà représentait une aubaine. Il réfléchit également quant à la remarque du jeune homme : il n'avait aparemment que peu d'argent. Une solution profitable à tout deux germait dans l'esprit du mage de l'eau. Solution quelque peu culottée, il était vrai, et le visage de l'elfe rougit en même temps que ça voit se mettait à trembler.

Arasûl : eh bien... J'accepte, j'ai... j'ai même une solution. Pour vos problèmes pécuniers. Cette robe... Faites-moi une réduction sur mes premiers achats de matériel chez vous... et en échange, la tenue ne vous coûtera que... 17 Pièces d'Or : La main d'oeuvre et l'enchantement... Qu-qu'en dites-vous ?

Il espérait que c'était un marché acceptable : il n'avait précisé nullement la réduction, par conséquent son client et futur fournisseur serait libre de ce côté-là. Et il aurait un vêtement, fait sur mesure, et enchanté, à prix modique. Finalement, il trouvait ce marché équitable, d'autant plus qu'il exercerait sa faculté à enchanter et son don de couture.

La proposition d'Arasûl était plus que généreuse et pour Athel cette ristourne de son nouveau partenaire lui serait très bénéfique.

Ce marché est très honnête d'autant plus que c'est une véritable marque de confiance que vous m'accordez. Mais je me dois de vous expliquer tout de même comment je vais m'y prendre pour vous fournir.

J'ai eu l'idée d'exploiter le fleuve qui coule non loin de la cité pour transporter mes marchandises. Je compte, dès que j'aurai un navire, descendre le fleuve en direction de Kinsha. Il y a là des vendeurs d'étoffe à qui je pourrais acheter ce dont vous avez besoin et peut être également des tissus de Kinsha. J'achèterai aussi du bois et d'autres denrées dont les commerçants ont grand besoin.

En amont il y a les Montagnes Noires, où les nains vendent différents minerais et de la bière. Je compte y faire escale aussi plus tard.

Il marqua une pause pour décider quel serait son offre de réduction pour l'elfe, mais la décision fut évidente.

En temps normal je vend 20% plus cher à Binla ce que j'ai acheté durant mon voyage. Donc la meilleure offre que je puisse vous proposer est d'annuler cette augmentation de 20% pour vos premiers achats. Dès que j'aurai un peu d'argent en réserve je pourrai vous offrir de biens meilleures propositions. Mais je vais avoir un navire à payer et encore bien d'autres petites choses.

Arasûl sourit à son Client et fournisseur désormais, heureux d'avoir enfin une même personne qui puisse lui fournir du tissu. Peut-être aurait-il également le cuir qu'il demandait... C'est donc d'un ton amical qu'il répondit à Athel.

Arasûl : Fort bien, ainsi ! Je peux vous faire la tenue en lin dans de brefs délais, mais les ajouts en cuir celà m'est impossible : je n'en ai point. J'attendrai donc votre livraison...

Il marqua une pose, puis hésitant, il demanda toutefois, toujours empli de sa volonté de bien faire :

Arasûl : Autre chose pour vous aider ?

Ce commercant était vraiment très bien, à la fois bon marché et serviable. C'était un partenaire de choix pour les affaires, Athel en était convaincu. Il devrait donc veiller à ne pas perdre ce client potentiel avec qui il était désormais en bon terme.

Pour le cuir ce n'est pas grave, dès que j'en aurai en stock je vous l'amènerai.

Il jeta un dernier coup d'oeil aux créations de l'habile couturier et ajouta.

Pour le moment ce sera tout, mais je tiens à vous payer dès maintenant. Si vous m'accorder votre confiance, je tiens à en faire de même.

Il glissa la main dans sa bourse et en sortit 17 pièces d'or qu'il tendit à Arasûl.

Arasûl prit les pièces d'or et les rangea à l'endroit prévu à cet effet. Ces quelques instants de manipulation pécunnière terminés, il revint près d'Athel pour lui répondre.

Sheikor : Ma foi, je vous remercie de votre confiance... J'essayerai de... faire mieux encore. Non pas que j'aurais mal fait, mais... ça constitue une motivation supplémentaire... Deux jours, environs... Oui, vous pourrez sans doute revenir chercher votre habit sans cuir dans deux jours. Sinon, je le garderai en réserve.

Il se sentit quelque peu gêner, s'étant rendu compte que sa phrase aurait pu être mal interpretée.
Il salua Athel avant que celui-ci ne s'en aille, souriant en lançant un "à une prochaine fois".
Peu après le départ d'Athel, aucun client ne deignant se montrer, il commença à fabriquer le vêtement. Du lin, aux tons bleutés, et une aiguille, il usa d'eux pour faire un costume à son nouveau fournisseur.

Ca faisait maintenant quelques jours qu'une idée trottait dans la tête de Kénolstraz. Il avait repassé tout en détail et se devait de faire quelque chose avant qu'un malheur n'arrive. Il était confortablement installé dans son vieux fauteuil en chêne garni d'un coussin de velours aux teintes rappelant la couleur du couchant, quand il se décida enfin à passer à l'action.
Il lui fallait trouver quelqu'un pour l'aider dans son entreprise! Pas qu'il n'aurait pu agir seul, mais une personne digne de confiance pourrait l'aider à mener à bien sa mission sans trop de dommage.
Ce n'est qu'en se rendant à la mairie qu'il sût à qui s'adresser dans un premier temps: Arasûl.
Il avait déjà eu affaire à lui plusieurs fois depuis qu'il était entré sous l'égide de la Confrérie de l'Eau et Kénolstraz savait qu'il était exactement le genre de personne qu'il lui fallait. Quelqu'un de discret, qui ne parle pas à tord et à travers et qui saura garder un secret et surtout qui sache utiliser son savoir.
Il ne manquait plus que deux choses: que le mage soit d'accord pour accompagner Kénolstraz jusqu'au bout de son but et qu'il accepte de n'en parler à personne, même pas à sa Grande Maîtresse. Ce ne serait pas chose aisée que de convaincre cet elfe qui était un remarquable spécimen de sa race: droit et inflexible envers ses convictions.
C'est ainsi que le vieux maître arriva dans la boutique du tailleur, un petit sourire aux lèvres et le regard malicieux.

Arasûl vaquait à ses occupations habituelles : vérifier que ses marchandises étaient en bon état, en créer de nouvelles, juger s'il fallait ou non aller chercher du tissu... Bref, il mettait à profit son temps, quand il n'y avait pas de client, pour améliorer l'endroit. Alors qu'il se mettait à penser que ses prix attractifs rendaient les gens méfiants, il entendit le son habituel que faisait sa clochette lorsque quelqu'un entrait. Il laissa ses occupations telles quelles, non sans prendre un petit temps pour ne pas défaire la chemise qu'il avait commencé, puis afficha un franc sourire de bienvenue en sortant de l'arrière-boutique. Il s'apprêtta à dire ses habituells phrases, quand il reconnut la personne qui venait de passer la porte.

Arasûl : S-S-Seigneur Kenolstrasz, quelle surprise ! Oh... non pas que ça soit... une mauvaise chose, au contraire... Euh, avez-vous besoin de mes services ? Robe, tunique, costume... ?

Ce fut en effet une surprise de taille pour le tailleur : un troisiemme Grand Dragon venait dans sa boutique, peut-être cela donnerait-il une meilleure réputation. Même si la clientelle avait été plus nombreuse depuis l'annonce à l'auberge, c'étaient surtout ses créations les moins chères qui étaient parties. Ceci dit, le sourire qu'arborait l'homme âgé avait quelque chose de suspect, un air qui semblait montrer qu'autre chose amenait le Grand Dragon Kenolstrasz.

L'attitude du jeune elfe montrait qu'il ne feignait pas sa surprise. Kénolstraz avait l'habitude de ce genre de réaction quand il arrivait quelque part même si parfois ça le gênait un peu. Arasûl venait de prouver une fois de plus que Kénolstraz ne s'était pas trompé dans son analyse. Le tailleur était bien quelqu'un de simple et ne sachant jouer de maintes artifices pour cacher sa perfidie.

Arasûl : S-S-Seigneur Kenolstrasz, quelle surprise ! Oh... non pas que ça soit... une mauvaise chose, au contraire... Euh, avez-vous besoin de mes services ? Robe, tunique, costume... ?

-Allons, allons, n'utilisez pas de titre quand vous vous adressez à moi. Je ne suis qu'un simple mage. Un peu plus expérimenté que vous certes mais un mage quand même. Dans ma confrérie, nous avons l'habitude de nous tutoyer et de nous appeler par notre prénom, afin de mettre toute le monde sur le même pied d'égalité.
Vous pouvez usez de même si vous le souhaitez."

Le vieux maître marqua une pause. Il jeta un oeil autour de lui, pensant à ce que son interlocuteur venait de lui dire au sujet des vêtements. Il était vrai qu'il aurait bien besoin d'arranger sa garde robe, mais le but de sa visite n'était pas celui-ci pour cette foi

"Je vois que vous avez là des pièces de très belle qualité. J'aurais bien besoin de votre savoir faire d'ici quelques temps. Mais le but de ma visite aujourd'hui ne vous aidera pas à remplir votre bourse malheureusement.
Vous permettez?".

Sans attendre la réponse du maître des lieux, Kénolstraz se retourna et ferma la porte d'entrée. Puis il se remit face à Arasûl et lui sourit.

"J'aurais quelques questions à vous posez. Rien de bien grave.
Me promenant en ville, je me suis rendu à la mairie et...... j'ai pu voir que votre nom était inscrit sur la liste des personnes ayant participé à la chasse avorté du dragon. Certains s'y sont présentés pour la gloire, l'honneur ou la récompense. Quel était votre but dans cette quête?"

Kénolstraz avait décidé de ne pas y aller par quatre chemins. Il lui fallait des réponses claires et précises pour la suite des évènements.

Arasûl se remit rapidement de sa surprise, mais il n'appliquerait pas le tutoiement, tout du moins, pas tout de suite. Si c'était une règle dans la Confrérie de la Terre, il aurait l'impression, pour l'heure du moins, de manquer de respect au Grand Dragon. Il se contenterait donc de dire "vous". Il écouta ensuite ce qu'il avait à dire, et fut des plus flatté quand aux remarques sur ses créations. Bien qu'il n'en cherchait pas, recevoir des compliments sur son travail était toujours un plaisir et une motivation supplémentaire. Puis Kénolstrasz fit comme s'il demandait s'il pouvait fermer la porte, mais n'attendit pas la réponse du marchand -qui aurait été, de toute façon, positive, voir qu'Arasûl lui-même soit allé fermer la porte. Cependant, la question à propos de la chasse aux dragons le fit s'interroger. En quoi celà serait-il intéressant pour lui de savoir ses motivations ? N'étant pas habitué à être au centre d'intérêt, il fut légèrement pris au dépourvu, et répondit simplement et avec franchise.

Arasûl : Vous...euh, oui, je continuerai à vous...vouvoyez, j'aurais l'impression de vous... manquer de respect, sinon. Quant à votre question... Pour être honnêtte, j'ai senti... j'étais sûr que certain voudraient en finir radicalement... tuer ce dragon. Ce qui est paradoxal, car... enfin, les plus grands mages de cette cité sont des dragons... Je voulais donc m'assurer qu'il... enfin, qu'il vive, tout en trouvant une solution au problème. Quelque part, ce fut un soulagement que cette mission fut annulée... Nous ne savions rien de la créature, si ce n'est qu'elle était blessée... Je me perds en explication... Pour être clair, je voulais empêcher que l'on ne tue ce dragon. Car enfin... Si l'on tuait ce dragon... pourquoi pas vous ? Sans vouloir vous offenser... Certaines personnes pourraient penser ceci... oh...

Il se sentait des plus confus, il avait du mal à mettre des mots sur ce qu'il ressentait, il espérait donc que le Dragon de la Terre aurait compris le principal de son monologue : Sauver une bête qui pourrait être innocente, et empêcher une éventuelle rébellion par des gens un peu trop attirés par le pouvoir. Il détourna le regard quelques instants cependant, réfléchissant à exprimer ceci plus clairement.

Arasûl : Voila... Mes raisons sont bien différentes de la gloire ou l'honneur, d'ailleurs tuer une créature qui aurait juste besoin d'être aidée n'a rien d'honorant... Sans parler de quelques arrogantes personnes qui pourraient voir là l'occasion de se révolter contre les grands dragons... Pour parler franchement, et j'éspère m'être bien exprimée...oh...

Cette réponse pleine de timidité plut plus que jamais au grand maître. Il était donc allé là-bas dans l'unique but de tenter de sauver le malheureux dragon. Reyblaru avait toujours su s'encadrer de jeunes recrues très prometteuses et surtout très fidèles à leur idéologie. Il n'était pas rare de voir un mage du feu, narcissique et avide de pouvoir, se retourner contre son maître pour montrer sa supériorité. Mais les mages de l'eau était réputée pour leur sagesse et leur calme. Arasûl en était le parfait exemple.
Maintenant la chose n'allait pas être très simple pour Kénolstraz. Il allait falloir aborder le sujet tout en sachant qu'Arasûl émettrait sûrement une objection quant à garder le secret et peut être même qu'il refuserait d'accompagner le vieux mage.

"Je n'en attendait pas moins de vous. Vous me rappelez votre Grande Maîtresse à votre âge. Elle aussi, défendait ses idéaux envers et contre tous.
Vous êtes conscients que vous auriez pu vous attirer les foudres du groupe qui vous accompagnait et pourtant vous y êtes allé quand même."

Kénolstraz s'avança d'un pas vers l'elfe et reprit d'une voix un peu plus faible mais marquant que ce qu'il s'apprêtait à lui dire était d'une extrême importance.

"Je suis dans la même logique que vous. Je veux dire par là qu'il n'est pas dans mon intérêt que ce jeune dragon succombe. Or d'après ce que j'ai pu comprendre, il serait plutôt mal en point et il faudrait que j'agisse rapidement. Mais pour cela, j'aurai besoin des qualités d'un mage de l'eau. C'est pour cela que je me présente à vous.
Mais avant de continuer, je voudrais m'assurer que vous sauriez garder un secret, même si quelqu'un de très important pour vous, vous le demandez. Du genre votre Grande Maîtresse par exemple?"

Arasûl fut heureux que le grand dragon ait compris ce qu'il voulait dire, et qu'il était du même avis que lui. Cependant, il éprouva également une joie en entendant qu'il lui rappelait la Grande Dragonne, et du fait qu'il n'était pas habitué à recevoir tant de compliments, il commença à se demander ce qu'impliquerait le motif de visite du Grand Dragon. Ce dernier parla d'"attirer les foudres du groupe", ce à quoi il ne put s'empêcher de répondre lorsqu'il en eut la possibilité.

Arasûl : Pour être honnêtte, je... j'éspérais que d'autres auraient la même idée... mais il est vrai que même seul... Enfin, voilà...

Il écouta ensuite les paroles du Grand Dragon, qui de par le ton, semblaient plus importantes que les précédents échanges de mots. Il aurait besoin des qualités d'un mage de l'eau, et qu'il garde un secret. Mais que diable pouvait être si important pour que lui, simple coûturier, et récent Druide, soit plus à même d'assister un Grand Dragon et garder le secret que Dame Reyblaru ?

Arasûl : Je ne comprends pas... Dame Reyblaru est mille fois mieux qualifiée que moi, alors pourquoi moi, et non elle ? D'autant plus qu'elle aussi pourrait garder un secret, du moins c'est mon avis...
Expliquez-moi simplement ceci, avant de dévoiler votre secret. Car s'il est mien, et qu'elle me le demande, je ne sais pas... J'aurais l'impression de la trahir, de même que si je lui disais ce secret, j'aurais l'impression de vous trahir... La seule solution que je verrais, serait de lui dire que vous m'avez demandé d'en garder le secret... De votre raison pourrait dépendre le gramme qui fait pencher la balance, si je puis m'exprimer ainsi...

Et voilà, on y était. Kénolstraz le savait depuis le début qu'il ne serait pas chose facile que d'expliquer le pourquoi du comment à Arasûl.
Mais comme le vieux maître ne voulait pas que le jeune mage se lance dans une aventure sans en connaître parfaitement le but et les conséquences, il lui fallait être très clair sur ces points.

"Vous n'êtes pas sans savoir que Reyblaru et moi même , nous connaissons depuis très longtemps. Et il est vrai que je pourrais lui demander son aide plutôt que la votre.
Mais pour la tâche que j'aimerai accomplir, la présence de deux Grands Maîtres n'est pas indispensable et Reyblaru me semble bien occupé en ce moment, étant donné que je ne l'ai que très peu vu depuis le siège.
Le fait que je vous demande de garder le secret si vous acceptez de me suivre, n'est autre que je préfère taire mes projets pour le moment, dans le seul but d'en faire la surprise à mes pairs des autres confréries.
Donc ce secret sera révélé, ne vous inquiétez pas, mais en temps utile.
C'est tout simplement pour cela que je préfèrerais agir avec vous plutôt qu'avec ma consoeur. Maintenant je peux comprendre que vous soyez gêné par cette situation et que vous refusiez."

Arasûl réfléchit quelques instants à ce que le Grand Dragon venait de dire. Tout ceci n'était donc, en gros, qu'une farce, destinée à surprendre les gens. "Farce était le mot qu'il avait à l'esprit, bien que l'importance présumée du projet était loin de la rigolade. Il répondit donc avec franchise.

Arasûl : Ma foi... Si au final le secret sera révélé... Je suppose qu'elle n'en saura donc rien, et qu'elle ne me le demandera pas, ou si ça arrive, je tâcherai de tenir ma langue... Oui, j'accepte de vous aider. Tout du moins, du mieux que mes connaissances me le permettent, j'éspère ne pas vous décevoir...

Même si la position de garder un secret ne l'enchantait guère, la curiosité qu'il avait au fond de lui, ainsi que sa volonté d'aider, encourageaient l'elfe à accepter la demande du vieux sage, si le but était louable, ce dont il ne doutait guère.

La réponse d'Arasûl ralluma un petit sourire sur le visage de l'homme. Il ne lui restait plus qu'à expliquer véritablement le but de sa visite et s'en était fini.
Bien sûr l'affaire n'était pas encore dans le sac. Arasûl pourrait peut être se retirer, craignant d'entreprendre une telle tâche avec pour seul compagnon qu'un vieux maître.
Mais Kénolstraz se lança quand même.

"Bien...très bien...Comme je vous l'ai dit à l'instant, il n'est pas dans mon intérêt que le jeune dragon succombe. Et c'est à partir de là qu'il faudra taire mes mots.
Je compte donc me rendre à l'endroit où il se trouve afin de le sauver. Mais n'étant en communion qu'avec la Terre, je peux le renforcer mais pas le soigner. C'est pour cela que j'ai besoin de votre aide.
Ensuite, une fois en état de bouger, j'aimerai le ramener chez moi, dans l'arrière salle de mon bureau dont seul mon fidèle Haronne et le jeune Naquada ont connu l'existence. Une fois là, je pourrais analyser le dragon et le faire fortifier.
Et surtout je pourrais découvrir à quelle lignée il appartient."

Arasûl n'eut pas à réfléchir : ces raisons étaient bien suffisantes, et il n'avait aucune raison de croire que le vieux sage lui mentait. Et le sourire qu'affichait maintenant le Grand Dragon de la Terre encourageait le jeune druide à accepter l'offre.

Arasûl : Alors dans ce cas, ce me smeble fort louable, et l'on pourrait apprendre des choses ! Et je pourrais exercer mes dons, enfin du mieux que je pourrais... Etes-vous sur de ne pas avoir besoin de quelqu'un de plus expérimenté ? Mes pouvoirs sont limités, et je n'ai jamais essayé de soigner un dragon... Si vous voulez quand même de moi, alors j'accepterai avec joie.

L'elfe se souvaint d'un cours de soins. "Pour soigner plus efficacement, la connaissance anatomique de la créature à soignée est requise". Il se souvint avoir déjà vu celà, dans un livre, l'anatomie d'un dragon, mais ce souvenir était aujourd'hui assez flou...

La joie de l'elfe pouvait se voir au travers de sa vitesse à s'exprimer. Il n'attendait que ça apparemment. Du moins c'est le sentiment que Kénolstraz en ressortait de cette conversation.
Peut être cette mission serait très importante pour lui, car il semblait n'avaoir pas beaucoup confiance en ses capacités. Pas qu'il eût fallu qu'il pêche par excès de zèle, mais un peu plus de confiance en soi n'aurait pas été un mal pour lui.

"Ne vous inquiétez pas. Vous en savez assez pour agir comme il se doit.
Le plus dur sera d'approcher le dragon sans mal mais ça je m'en charge. Normalement à ma vue et si sa volée n'est pas ennemi à la mienne, il devrait se sentir en confiance.
BIen sûr si tout se passe bien et qu'on arrive à nos fins, il va de soi que vous serez tenu dans la confidence jusqu'au bout et que vous aurez accès à mes recherches si vous le souhaitez. A condition bien sûr de ne répandre le secret .
Quand seriez-vous prêt à partir jeune Arasûl?"

[j'ai changé de couleur, l'autre était trop foncée]^^

Arasûl fut heureux de la confiance qu'avait en lui le vieillard. Il réfléchit quelques secondes aux démarches à effectuer avant de partir : fermer la boutique, amener les sous à la banque... Une journée grand maximum, mais tout de même une ou deux heures, le temps de se préparer.

Arasûl : Préparer mes affaires, mettre l'or en sureté, fermer la boutique... Celà ne devrait pas prendre plus d'une ou deux heures... Voir trois, grand maximum, tout dépend d'en combien de temps je vais d'ici à la banque, de la banque à chez moi, et de ma maison au lieu de rendez-vous...
Je... Oui, a moins que vous ayez déjà prévu lieu et temps pour partir ?

Apparemment Arasûl pouvait être prêt assez rapidement. Kénolstraz réfléchit à ce que lui devait faire avant de partir. Il fallait qu'il retourne à la confrérie prévenir Haronne de son absence. Bien qu'il ne s'absenterait pas longtemps, un jour ou deux maximum selon la nature des blessures du jeune dragon, un Grand Maître avait des obligations.
De plus il lui fallait préparer l'arrivée de leur nouvel hôte.

"Très bien. Faites vos petites affaires tranquillement et dans ce cas rejoignez moi à la confrérie de la Terre quand vous serez prêt à partir. Je vous attendrais à n'importe quelle heure.
La confrérie a des chevaux que nous pourrons emprunter pour nous rendre plus vite sur les lieux.
Sur ces mots je vais vous laisser et rentrer me préparer également."

Kénolstraz salua Arasûl d'un petit signe de tête, mit son capuchon et sortit de la boutique en direction de la confrérie.

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