"Au havre de paix"

Wamillou rentra de ses courses, elle avait acheté de quoi amorcer la préparation du thé et des gâteaux. Ainsi que quelques livres de conte et un ouvrage philosophique. Elle comptait aller bientôt rendre visite au marchand ambulant pour se procurer de quoi animer un peu le salon et remplir un peu plus les rayons de sa bibliothèque.

Elle déposa des fleurs qu'elle avait cueillies sur le bord de la route aux fenêtres.

*C'est en attente d'en planter vraiment, ça égaye toujours un peu*

Puis satisfaite elle ouvrit en grand la porte! Attendant avec hâte les premiers arrivants.

*Non mais qu'est ce que tu crois, qu'ils vont tous rappliquer en courant!! Personne ne le connait ton petit cabanon paumé dans cette petite ruelle délabrée. Tu ferais mieux d'aller te coucher au lieu de t'activer comme une fourmis hyperactive*

Néammoins, elle se rendit dans la cuisine et fit chauffer le four. Grisée par cet instant magique ;

"Mon salon est ouveeeerrrrt euuuuuhhhh!!!! "

*Tiens, et si je l'appelais "au havre de paix"?*


******************


[hrp] Je refais un petit descriptif des lieux :

Le salon est composé de trois pièces ;

- Une pièce principale, tenant lieu vraiment de "salon". Divisée en deux parties, d'un côté (vers la droite) il y a une dizaine de tables disposées en cercles, avec des chaises tout autour et de l'autre côté (donc... vers la gauche --') le long du mur sont disposés une vingtaine de coussins de toutes les couleurs.
Elle est donc constituée d'un coin discussion et d'un coin repos et rêverie.

Il y a ensuite deux plus petites pièces au fond ;

-La cuisine, repère de la cheftaine elle est interdite d'accès..

- Enfin, la bibliothèque ou plutôt le coin lecture... Il y a un grand meuble garni pour le moment de très peu de livres et un peu partout, d'autres coussins.

Si vous pensez que j'aie oublié quelque chose... dites le moi ^^

Ah oui.. J'aimerais bien avoir un conseil pour les prix :-'. Je pensais faire un prix d'entrée pour tout le monde permettant d'accéder à la bibliothèque et de profiter de l'ambiance ainsi que d'avoir une boisson chaude et des gâteaux et ensuite de fixer un prix pour ceux qui voudraient du rab'... MPez moi si vous avez une idée ^^. [/hrp]

Cela faisait deux mois déjà que Yorwan avait quitté Binla. Les gardes étaient alors à la recherche d’un homme correspondant à sa description et il n’avait pas voulu prendre le risque de rester. En deux mois la situation avait un peu changé. La reine ayant, temporairement tout du moins, abandonné l’idée d’attraper les criminels qui avait violé sa forteresse, L’elfe noir avait pu revenir. Caché dans un convoi de marchandise que les gardes n’avaient pas cru bon de fouiller, il était enfin revenu en ville.

Il était arrivé le matin même et avait passé la journée à se balader en ville, le visage totalement caché sous une large capuche. Il était passé chez lui récupérer ses deux cimeterres ignorant les risques supplémentaires que cela pourrait entrainer. Son petit tour en ville lui avait permis de se rendre compte de la situation. Les habitants semblaient inquiets et Yorwan se surprit à n’être pas le seul à éviter les gardes.

*On dirait que la popularité de la reine commence à baisser…*

Il marchait maintenant dans la rue de la montagne noire jetant des coups d’œil discrets à droite à gauche. Il n’y avait plus grand monde dans les rues à cette heure-ci. Apparemment, il n’était plus très prudent de sortir la nuit en ce moment. Soudain une voie autoritaire résonna à une dizaine de mètres derrière lui.

-Hé vous là-bas, arrêtez vous !

Yorwan se retourna vivement et aperçut un groupe de cinq gardes dont le chef venait de l’invectiver.

*Hum, déjà des problèmes, J’ai connu des accueils plus chaleureux.*

Yorwan se mit soudain à courir, il s’engagea dans une petite ruelle parallèle et escalada rapidement la façade d’une maison pour se retrouver sur les toits de Binla. Une fois arrivé là il se sentait sur son territoire. Les gardes auraient bien du mal à le suivre jusque là. Néanmoins il était trop à découvert, aussi se dépêcha-il de quitter l’endroit.

Il sauta sur les quelques toitures suivantes, poursuivant le chemin qu’il suivait avant mais en hauteur cette fois-ci. Soudain, un bruit derrière lui attira son attention, une flèche venait de tomber à quelques centimètres de lui. Les gardes, à quelques toits de là, s’apprêtaient à tirer de nouveau. Le voleur sauta dans la première ruelle qui se présenta à ses pieds. Il voulut s’agripper au rebord d’une fenêtre pour ne pas tomber de trop haut mais le bord de celle-ci fut plus glissant qu’il ne l’avait supposé. Il ne réussit qu’à ralentir un peu sa chute et tomba lourdement, ravivant ainsi la douleur d’une blessure qu’il s’était fait quelques mois plutôt. Incapable d’aller plus loin, il s’approcha de la première porte qui se présenta et commença à farfouiller la serrure comme à son habitude. Il fronça les sourcils lorsqu’il se rendit compte que celle-ci était ouverte. Il entra quand même sans un bruit et tira sa dague. Il prit soins de tirer le verrou derrière lui et observa la pièce dans laquelle il venait d’entrer.

Il y avait d’un côté des tables organisées de manière à recevoir. L’elfe noir supposa d’abord qu’il était entré dans une auberge Ce qui expliquerait le fait que la porte soit ouverte. Seulement les coussins à gauche n’avaient rien à faire dans une auberge…

Il y avait deux autres pièces au fond, toutes deux éclairées également. Mais de l’une d’elles s’éleva un bruit de pas. Ne sachant pas très bien comment réagir Yorwan rangea sa dague et s’approcha doucement, il se demandait encore où il avait bien pu tomber. Il s’arrêta lorsque, arrivé à l’entrée de la seconde pièce son regard tomba sur une jeune elfe qui devait être entrain de faire la cuisine.

Yorwan l’écouta, d’abord surpris puis amusé par ces paroles. Puis lorsqu’elle eut fini il prit une longue inspiration et lui fit remarquer.

-J’ai connu des marchands qui n’avaient pas le sens du commerce, mais chez vous je dirais que c’est un art.

Il lui lança un sourire moqueur mais ne fit aucun geste qui laissait supposer qu’il allait s’en aller. Elle avait enfin réagi de la manière dont la plupart des gens réagissent lorsqu’on s’incruste chez eux sans permission. Et c’était bien à cette réaction là que c’était attendu Yorwan lorsqu’il avait franchi cette porte pour la première fois. Il tira cette fois-ci l’un de ses cimeterres.

-Je crains de ne pas pouvoir accéder à votre requête pour le moment… Et rassurez vous, il n’est pas nécessaire que vous ayez peur.

Depuis le temps qu’il arpentait la surface, il avait déjà connu bien pire. Si on tolérait relativement bien les drows à Binla, dans d’autres villes c’était plutôt la pendaison qui les attendait. Les gardes devaient déjà avoir abandonnés et il aurait très bien pu sortir maintenant mais il n’en avait plus très envie finalement.

-J’espère que les gâteaux sont meilleurs que l’accueil, car sans ça je crains que votre clientèle ne se borne à quelques êtres aussi fades et stupides que moi. Néanmoins il faut avouer que votre idée est originale.

Elle avait également parlé d’une bibliothèque et Yorwan ne put s’empêcher d’y jeter un coup d’œil au passage. Il n’y avait pas grand-chose sur les rayons, aussi l’elfe noir supposa que le salon était ouvert depuis peu. Il posa de nouveau les yeux sur elle et déclara avec un ton toujours aussi aimable.

-Et le ménestrel ? Un être d’une stupidité comme la mienne aurait certainement du mal à reconnaître un talentueux musicien, néanmoins je vois ne aucun instrument. Peut être avez-vous un talent particulier pour le chant ?

Tout en parlant il s’était dirigé vers l’une des tables et avait baissé sa capuche. Il s’installa sur l’une des chaises les yeux toujours rivés sur la jeune femme. La lame de son cimeterre était alors posée sur le sol mais il guettait le moindre signe qui aurait pu l’amener à se servir de l’arme.

-Des trois noms que vous donnez à votre établissement, je commencerais par le premier si vous permettez. Mais si cela ne vous conviens pas comme je l’imagine, je me contenterai du second.

Il sortit de son sac un parchemin roulé et cacheté du sceau du Roi Korrigan et s’apprêta à commencer sa lecture.